mardi 19 avril 2016

Porsche 959 cabriolet : l’unique exemplaire

Porsche 959 cabriolet : l’unique exemplaire. A vendre.





Cette Porsche 959 cabriolet de 1987 est si propre qu’elle a l’air de sortir de l’usine de Stuttgart. Mais son histoire est beaucoup plus complexe.



En fait, Porsche n’a jamais construit de version décapotable de sa mythique 959. Sauf qu’un préparateur allemand appelé Auto Becker a décidé qu’il en voulait une, et il l’a construite lui-même!
La Supercar allemande apparue dans les années 80 et alors produite à moins de 300 exemplaires, fit tourner de nombreuses têtes dont celle du pilote allemand Jürgen Lässig (16 participations aux 24 Heures du Mans) qui commanda cet exemplaire particulier, avant de se retourner (au sens propre cette fois) à son volant peu après en avoir pris livraison.



Intégralement détruit dans l’incident, ce châssis fut alors racheté par un collectionneur qui passa commande d’une restauration un peu particulière, visant à transformer cette 959 en version cabriolet.
Pour le reste, tout est d’origine. La Porsche 959 est toujours équipée du même moteur à six cylindres biturbo de 2,9 litre qui a fait rêver toute une génération d’automobilistes. Avec une transmission manuelle à six rapports et une absence totale de contrôle de stabilité, on pouvait parler de plaisir de conduire à l’état pur.

Les performances sont au rendez-vous :
  • le 0-100 km/h est expédié en 3,7 s
  • le 0-200 km/h en 13,3 s (chiffres Porsche) pour la version « confort »
  • la vitesse maximale est de 317 km/h.
La voiture est dans un état absolument incroyable, avec seulement 8100 kilomètres au compteur. Très bien équipée, le conducteur de cette auto dispose de la direction assistée, d’un ordinateur de bord, des sièges en cuir, etc.



ADR Motorsport n’a pas précisé le prix de cette Porsche 959 cabriolet, qu’il conserve à l’attention de ses hypothétiques acheteurs. Cependant, nos collègues de chez Road&Track avancent qu’on en demanderait un peu plus de 1,1 M$ US.





mardi 12 avril 2016

Une Porsche GT1 de course homologuée pour la route

Un palmarès énorme, avec des victoires et des titres comme s’il en pleuvait, un châssis réglé pour la piste et un moteur de plus de 600 chevaux : cette Porsche 911 GT1 est une authentique voiture de course… Qui a cependant été homologuée pour la route !
  
1997 Porsche 911 GT1 Evolution
  • Chassis no. GT1 993-117
  • Engine no. M86/60-109
  • Gearbox no. G96/80/117



Dans les années 90, Porsche entend revenir au sommet en compétition automobile et plus précisément, en championnat d’endurance. Pour ce faire, il développe une voiture pour la catégorie reine, le « BRP Global GT1 ». Mais contrairement à plusieurs de ses camarades, Porsche conçoit un véhicule de compétition, qu’il affine par la suite pour l’homologuer pour la route et non l’inverse. De 1996 à 1998, Porsche a assemblé 41 voitures, dont 18 étaient des modèles de compétition.

Palmarès :
Cet exemplaire-ci possède un palmarès pour le moins éloquent : à trois reprises, cette 911 GT1 a remporté le championnat GT canadien ! En outre, il a également participé aux 24 heures de Daytona 2001. Un palmarès épais comme un bottin téléphonique donc, mais une homologation pour la route ! Il s’agit d’ailleurs de la seule 911 GT1 de course homologuée pour la route.
Entièrement restaurée au Royaume-Uni, cette voiture possède un historique limpide n’ayant connu que deux propriétaires. RM Sotheby’s la proposera aux enchères le 14 mai à Monaco. Aucune estimation de prix n’est pour le moment disponible.





911 GT1 - RACE RESULTS
DATEEVENTRESULT
29 August 1999Mosport CASCAR1st
05 September 1999Mosport CRDA1st
19 September 1999Mosport BEMC1st
03 October 1999Mosport CASC23rd
30 April 2000Mosport BARC1st
14 May 2000Mosport BEMC1st
21 May 2000Mosport Trans-Am6th
04 June 2000Shannonville CRDA1st
25 June 2000Shannonville Trillium Trophy1st
09 July 2000Shannonville Canaska CupDNS
13 August 2000Mosport BARC GP 
27 August 2000MosportDNS
03 September 2000Mosport CRDA1st
17 September 2000Mosport BEMC2nd
01 October 2000Mosport CASC19th
04 February 200124 Hours of Daytona41st
29 April 2001Mosport BARC GP4th
13 May 2001Mosport BEMC2nd
20 May 2001Mosport Trans-Am1st
03 June 2001Shannonville CRDA2nd
24 June 2001Mosport CASCAR4th
08 July 2001Shannonville Canaska Cup2nd
22 July 2001Shannonville Trillium Trophy3rd
12 August 2001Mosport BARC2nd
19 August 2001Mosport ALMS13th
02 September 2001Mosport CRDA1st
16 September 2001Mosport BEMC1st
30 September 2001Mosport CASC1st
12 May 2002Mosport BEMC1st
19 May 2002Mosport Trans-AmDNS
16 June 2002Mosport CASCARDNS
01 May 2003Mosport  

jeudi 7 avril 2016

Techno Classica 2016 : Porsche Classic restaure une 911 « Française »

Produite à seulement 24 exemplaires à 49.680 marks (environ 82.000 francs à l’époque), la Porsche 911 2.5 S/T était une version de compétition destinée aux Groupe 3 et 4, achetée par le pilote américain Michael Keyser en novembre 1971. Ce dernier l’a pilotée en 1972 avec son ami allemand Jürgen Barth – pilote usine Porsche devenu plus tard vainqueur des 24H du Mans 1977) – et l’a emmenée sur les 12H de Sebring, les 1.000 km du Nürburgring, la Targa Florio, et bien entendu les 24 Heures du Mans, où la Porsche a remporté sa catégorie GT moins de 3 litres et terminé 13ème du classement (photo de l'époque ci-dessous).





Une Porsche 911S avec des numéros de course, on en voit treize à la douzaine dans le moindre salon d’anciennes. Sauf que la 2,5 S/T exposée par Porsche au Techno Classica 2016 a remporté les 24 heures du Mans 1972 (en GT.) Et c’est également un bel exemple de voiture « sauvée ».
La Porsche 911S/T est une évolution compétition de la 911S (type F6.) Le moteur passe de 2,4l à 2,5l et de 190ch à 270ch. La masse, elle, descend de 1050kg à 960kg. Une transformation facturée 19 000 DM, ce qui pousse la facture à 49 680 DM.
Mike Keyser s’en offre deux en novembre 1971, alors que la 911S/T vient tout juste d’apparaitre au tarif. Cela fait quelques années qu’il écume les épreuves US avec une vieille 911 S, sous la bannière du « Toad Hall Racing ». Lors des 6 heures de Watkins Glen, un concurrent lui rentre derrière et la voiture est fichue.
Avec la première, Keyser compte courir aux Etats-Unis. En parallèle, avec la seconde, il projette de disputer le championnat du monde des marques. Porsche lui détache Jürgen Barth, futur patron de la compétition du constructeur (et futur « B » du BPR.)
La voiture débute aux 6 heures de Daytona, avec Keyser et Barth au volant. Puis elle dispute ensuite les 12 heures de Sebring, la Targa Florio et les 1000km du Nürburgring. Keyser se fait accompagner d’une équipe de film. A plusieurs reprises, la voiture embarque une caméra.
Puis c’est Le Mans. La voiture fait un détour par les ateliers de Louis Meznarie. Ancien sorcier des NSU TT/TTS, le préparateur de l’Essonne s’est reconverti dans les 911 S. Barth le connait pour avoir piloté une de ses voitures en 1971. Sylvain Garant, déjà vu dans la Sarthe (et qui pilote d’ordinaire l’ex-voiture de Barth), rejoint le duo. Comme chaque année, il y a pas mal de 911S sur la ligne de départ. Mais 24 heures plus tard, seule la S/T de Keyser/Barth/Garant est toujours en piste. 13e (sur 18), elle remporte au passage le GT (moins de 5l.)

Des rushs d’images de course, Keyser tire The speed merchants. Il embauche Mario Andretti et Vic Elford pour les voix off. En 1973, Porsche dévoile la Carrera RS ; la S/T est ringardisée. Keyser ne tarde pas à revendre ses deux voitures, pour s’offrir un exemplaire de la nouvelle.
On perd leur trace. Un collectionneur américain identifie une épave comme la voiture du Mans 1972. Très corrodée, elle a été repeinte en bleu et rouge, puis maquillée en 911 « G » (modèle avec pare-chocs « sécuritaires ».) De plus, elle s’est prise un violent choc à l’arrière, qui a été mal réparé. Enfin, des enfants se seraient servi du toit comme d’un toboggan, sans aucun égard pour leur « aire de jeu ».
Un gros travail de tôlerie et de remplacement des panneaux pourri ou tordu est effectué. Puis elle reprend le jaune « Toad Hall » agrémenté des flèches chères à Meznarie.
Les puristes râleront qu’à part le châssis, cette voiture n’a plus grand chose de celle de 1972. Les sceptiques remettront en doute la véracité cette voiture authentifiée par Keyser. D’autant plus qu’il avait fait juste avant un tutoriel pour expliquer comment transformer n’importe quelle 911 en réplique des S/T « Toad Hall ». En prime, l’accident à l’arrière rappelle la mésaventure de la 911 S. Les autres l’admireront au Techno Classica d’Essen.